700 000. Voici le nombre officiel d’élèves victimes de harcèlement scolaire en France chaque année. Ça fait froid dans le dos, pas vrai ? Malheureusement, aucun enfant n’est à l’abri et il semblerait que le harcèlement scolaire commence dès la primaire.
Vous avez, vous aussi, observé un changement de comportement de votre enfant et vous pensez qu’il s’agit peut-être de harcèlement ? Voici quelques astuces pour savoir comment lui venir en aide et de quelle manière agir.
Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ?
Le harcèlement scolaire, on en a tous plus ou moins déjà entendu parler, mais de quoi s’agit-il exactement ? Et bien, c’est une forme de comportement nuisible et répété qui se produit entre élèves au sein d’un établissement scolaire. Le harcèlement à l’école implique des actes, des paroles, des gestes ou des comportements intentionnels et hostiles dirigés de manière persistante contre une ou plusieurs victimes. Pour le ou les harceleurs, il y a une intention d’intimider, d’humilier ou d’exclure socialement l’enfant visé.
Les formes courantes de harcèlement scolaire peuvent inclure :
- Moqueries ou insultes répétées ;
- Isolement ;
- Diffusion de rumeurs malveillantes ou de mensonges ;
- Cyberharcèlement via les médias sociaux ;
- Violences physiques ou menaces de violence ;
- Racket ou destruction de biens personnels ;
- Discrimination (race, religion, orientation sexuelle, handicap…)
Y a-t-il une différence entre le harcèlement et les chamailleries entre élèves ? La réponse est oui ! Contrairement aux conflits occasionnels, le harcèlement scolaire se caractérise par sa répétition et sa durée dans le temps.
Qu’elles peuvent être les conséquences du harcèlement scolaire ?
Le harcèlement scolaire ne doit pas être pris à la légère, car il peut avoir de graves conséquences sur la santé mentale, émotionnelle et physique des enfants victimes.
On remarque que les victimes de harcèlement sont plus susceptibles de développer des symptômes de dépression, comme une tristesse persistante, des pleurs, une perte d’intérêt pour les activités, une prise ou perte de poids, de la fatigue, des troubles du sommeil ou des troubles alimentaires.
Les enfants harcelés sont aussi sujets à de l’anxiété, de l’angoisse et parfois des attaques de panique ainsi que des phobies sociales ou scolaires. Malheureusement, certains vont jusqu’aux scarifications, aux pensées et/ou des tentatives de suicide.
Par ailleurs, les enfants victimes de harcèlement scolaire peuvent s’isoler socialement, se renfermer sur eux-mêmes, se sentir seuls, en colère et avoir du mal à se faire des amis. Leur estime et leur confiance en eux peuvent être très affectées.
Au niveau des apprentissages scolaires, il n’est pas rare de voir des enfants harcelés décrocher et se retrouver en situation d’échec scolaire.
Sur le long terme, on peut dire que le harcèlement à l’école laisse des traces, même à l’âge adulte. C’est généralement un traumatisme que l’on n’oublie pas.
Que faire en cas de harcèlement scolaire ?
Vous l’avez compris, si votre enfant est victime de harcèlement à l’école, il est crucial d’intervenir rapidement !
Dialoguer avec son enfant
La première chose à faire si vous découvrez que votre enfant est victime de harcèlement scolaire est de parler avec lui. Allez-y en douceur et encouragez-le à vous parler en toute confiance. Essayez de poser des questions ouvertes et non suggestives, par exemple :
- Est-ce que tu peux me raconter ce qui s’est passé ?
- Qui t’embête ?
- Ça se passe où et à quel moment ?
- Comment te sens-tu à propos de ce qui se passe ?
- En as-tu parlé à quelqu’un ?
- Qu’aimerais-tu voir changer ?
- Dis-moi, comment je peux t’aider ?
Écoutez attentivement ses préoccupations et ses émotions sans le juger et assurez-lui que vous êtes là pour le soutenir. Il est possible que votre enfant ait peur de vous parler, c’est pour cette raison qu’il faut vous montrer rassurant.e et lui expliquer que vous allez faire en sorte que la violence s’arrête. N’hésitez pas à lui glisser quelques cartes mots doux sous son oreiller ou dans son cartable pour lui montrer votre soutien.
Il est très important que vous puissiez recueillir un maximum d’informations pour avoir des détails sur les incidents de harcèlement, y compris les noms des harceleurs, les lieux et les moments où cela se produit et s’il y a des témoins. Prenez des notes pour garder des preuves.
Monter un plan d’action avec les adultes
Parents, enseignants, personnel scolaire et éventuellement professionnels de santé doivent travailler ensemble pour régler la situation et soutenir l’enfant harcelé.
En tant que parents, vous devez parler pour trouver de l’aide et surtout des solutions. Contactez l’école et prenez rendez-vous avec l’enseignant ou le professeur principal de votre enfant ou tout autre membre de l’équipe pédagogique ainsi que la direction de l’établissement. Partagez les informations que vous avez recueillies et demandez à l’école de prendre des mesures pour mettre fin au harcèlement.
Assurez-vous que des actions sont menées par l’école et que des mesures sont réellement prises pour protéger votre enfant et prendre en charge le problème. Sachez que depuis la rentrée 2022, le gouvernement français a mis en place le programme Phare pour lutter contre le harcèlement scolaire.
Il est important de surveiller l’évolution de la situation et d’être bien sûre que le harcèlement a cessé. S’il persiste, vous pouvez demander de l’aide juridique ou contacter les autorités locales.
Si jamais vous hésitez à joindre l’établissement de votre enfant ou que le problème tarde à se résoudre, vous pouvez contacter le référent harcèlement académique en utilisant le numéro vert “Non au harcèlement” au 3020 ou au 3018 pour une situation de cyberharcèlement.
Quelles sont les sanctions pour le harceleur ?
Depuis le 3 mars 2022, il existe une loi pour combattre le harcèlement scolaire.
Les sanctions du ou des harceleurs peuvent être disciplinaires au sein de l’établissement (avertissement, blâme, exclusion temporaire ou définitive de l’établissement).
Les sanctions peuvent aussi être pénales. Elles diffèrent bien sûr si l’auteur des violences est mineur ou majeur. Ce délit pénal peut être puni jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée. Dans le cas où le harceleur est mineur, il écopera de mesures de nature éducative et les parents peuvent être exposés à des mesures du juge pour enfants comme le placement ou des mesures d’éloignement. En plus de ces sanctions, un stage de « sensibilisation aux risques liés au harcèlement scolaire » pourra être prononcé par le juge.
Vous en savez désormais plus sur le harcèlement scolaire. Ne restez pas seul.e face à cette situation et pour aider votre enfant à faire face à cette épreuve, n’hésitez pas à consulter un thérapeute. Ce professionnel pourra aider votre Bibou à mettre des mots sur ce qu’il ressent et à développer des compétences pour faire face à la situation.
N’hésitez pas à venir partager votre expérience sur le compte Instagram de l’Atelier Gigogne.
Mathilde - Plume d’or de la team Gigogne
Malgré sa formation d’éducatrice de jeunes enfants, elle aussi galère à élever les siens au quotidien ! Mathilde écrit pour proposer modestement quelques astuces aux parents et leur donner confiance en leur parentalité. Passionnée par les livres pour enfants, la gastronomie (pas pour cuisiner, plutôt pour la manger), mais véritable quiche en organisation, elle est accro aux produits de l’Atelier Gigogne et aux jeux de mots !