Les critiques éducatives de son entourage – Quand on est parents, faire face à des critiques et des conseils non sollicités de l’entourage, ça fait un peu partie de notre quotidien ! Des membres de notre famille à la voisine, en passant par la boulangère… Vous n’en avez pas marre de ces remarques incessantes sur la manière dont vous éduquez vos enfants ?
“Ah, tu n’allaites pas ? Faudra pas être surprise s’il a un mauvais système immunitaire ! Mais bon, tu fais ce que tu veux !”
“De mon temps, les enfants étaient biiiiiiiien plus obéissants !”
“C’est normal qu’il soit capricieux, tu lui cèdes tout !”
Allez, avouez que vous avez envie de dire à mémé Georgette d’aller se faire foutre, pas vrai ? Moi aussi ! Voici quelques techniques testées et approuvées pour éviter de lui jeter une couche en pleine tronche !
Répondre en douceur aux critiques éducatives
Parfois, on a passé une bonne nuit (c’est rare, mais ça arrive !) et on a un peu plus d’énergie que d’habitude pour répondre en douceur à ces petites critiques éducatives qu’on nous envoie. Si vous êtes dans une démarche d’éducation bienveillante vis-à-vis de vos enfants, vous pouvez aussi essayer de l’être avec votre entourage. Allez, courage !
Et pour ça, j’ai trouvé deux petites phrases toutes prêtes sur le blog Happynaiss qui devraient vous aider !
“J’aimerais que mon enfant ait un rapport sain à… donc merci de…” ou ‘Dans notre famille, nous avons choisi de…”
En général, ce type de phrase permet de répondre gentiment aux critiques éducatives sans pour autant ouvrir sur des débats qui pourraient s’avérer stériles. Vous pouvez les dégainer pour des sujets comme l’alimentation, le sommeil, le refus de faire un bisou…
Je vous donne un exemple : Vous êtes à table et tatie Liliane a cuisiné des asperges. Bibou ne veut pas en manger. L’aspect ne lui plaît pas, il n’a pas très faim… Bref, rien de dramatique ! Mais forcément tatie Lili insiste lourdement “mange pour me faire plaisir !”, “tu es vilain de ne pas manger ce que j’ai préparé !”, “il mange rien, il est tout maigre, il faut absolument que tu le forces, c’est du caprice !”
Vous êtes prêt.e ? C’est le moment de sortir votre petite phrase magique : “ J’aimerais que Bibou ait un rapport sain à la nourriture, qu’il apprenne à manger quand il a faim et pas uniquement pour nous faire plaisir. Donc merci de le laisser gérer son assiette et de parler d’autre chose”.
Autant être honnête, cette technique ne marche pas avec tout le monde, certains ne vous comprendront pas et ne feront même pas l’effort de prendre en considération ce que vous dites. Ce n’est pas grave, vous aurez tenté ! Rien ne sert de vous énerver, le jugement de l’autre lui appartient, c’est son avis et son problème.
Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez aussi essayer de parler avec la personne qui critique constamment vos méthodes éducatives. Vous pouvez y aller franco, tout en restant bienveillant.e : “Tu sais, faut que je te dise franchement que j’ai la boule au ventre quand je viens passer des vacances avec vous. C’est pas cool pour moi d’entendre tes remarques et de me sentir critiqué.e sans arrêt. Je n’ai pas envie d’en arriver au point où on ne viendra plus te voir, tu comprends ?”
Tourner les choses à la rigolade face aux critiques éducatives
Là encore, il faut être dans un bon jour pour pouvoir utiliser l’humour. C’est plus difficile de sortir des vannes quand ça fait trois mois qu’on dort cinq heures par nuit (en sept fois) !
Si on vous fait une remarque bien relou et qui ne sert à rien, vous pouvez tout à fait dégainer une petite blagouze. Du genre :
- “Elle va s’habituer aux bras si tu la portes tout le temps !” (Je sais que c’est votre phrase préférée !)
- “Oui, c’est pour ça que j’ai acheté un porte-bébé pour adulte ! Ils vendent ça maintenant pour tous les enfants d’aujourd’hui qui ont été trop portés.”
- “Il dort toujours avec vous ?”
- “Oui, comme ça il me rassure, sinon j’ai trop peur des monstres dans le placard la nuit.”
- “Il porte encore des couches !? Tu sais que l’école arrive ? Va falloir que tu te dépêches de lui enlever !”
- “Non, je me dis que ce sera plus pratique pour passer son bac, comme ça il n’aura pas besoin de faire une pause pipi pendant les épreuves.”
Vous pouvez aussi tenter un truc plus cynique pour répondre aux critiques éducatives… “Maman, quel sens de l’humour tu as ! Moi qui passe ma vie en thérapie, fais des insomnies depuis toujours et qui à l’âge de 20 ans étais déjà sous antidépresseurs ! Franchement, merci d’avoir essayé, mais laisse-moi tester ma méthode avec mes enfants maintenant !” Pas sûre que ça la fasse rire, mais bon…
S’adresser à son enfant
Dans certains cas, c’est un peu délicat de répondre… Soit parce qu’on ne connaît pas la personne, soit parce qu’on n’est tellement en colère qu’on pourrait en devenir méchante.
Au lieu d’insulter la personne en question, on peut se mettre à hauteur de son enfant et lui parler calmement. L’avantage de cette technique, c’est que ça permet aussi de reprendre les choses avec votre petit Bibou qui a peut-être été blessé ou désorienté par une parole déplacée. Il sera ainsi rassuré de voir qu’il peut vous faire confiance pour prendre sa défense si quelque chose d’injuste ou d’inapproprié arrive.
Exemple :
- “Olala, mais quelle pleureuse ton fils ! Il faudrait qu’il arrête un peu son cinéma !”
- “Mais, qu’est-ce qu’il raconte papi Gaston !? ̶D̶e̶ ̶l̶a̶ ̶m̶e̶r̶d̶e̶,̶ ̶c̶o̶m̶m̶e̶ ̶d̶’̶h̶a̶b̶i̶t̶u̶d̶e̶ ̶!̶ Je ne suis pas d’accord avec lui, tu as le droit de pleurer mon chou, papi il a du mal à exprimer ses émotions, ̶i̶l̶ ̶p̶r̶é̶f̶è̶r̶e̶ ̶p̶i̶c̶o̶l̶e̶r̶, mais il n’y a rien de mal à le faire. Pleure si tu en as besoin !”
La technique du toboggan
Cette technique n’est pas très académique, je vous l’accorde, puisqu’elle a été inventée par moi-même. Mais vous allez voir, elle est simple et fonctionne plutôt bien. Je l’appelle : la technique du toboggan ! Vous m’en direz des nouvelles !
Mettons-nous en situation : vous venez de coucher votre enfant dans son lit, mais il ne parvient pas à s’endormir et pleure. Vous remontez lui remettre sa tétine ou lui faire un petit câlin. Il pleure encore et vous remontez le voir une nouvelle fois. Votre mère, lance un “Laisse-le pleurer ! Il faut qu’il arrête ses caprices !”
C’est la 14ᵉ fois qu’elle vous fait cette remarque ? Taisez-vous. Au pire, lâchez un petit sourire hypocrite. Respirez un bon coup. Imaginez un immense toboggan qui parcourt tout votre corps : de votre tête jusqu’à vos pieds. Gonflable, en plastique, vert, rouge ou bleu, peu importe, c’est comme vous voulez ! Maintenant, visualisez les paroles de votre mère glisser sur vous. Elles glissent tout le long du toboggan, elles glissent de votre tête jusqu’à vos pieds, elles glissent puis tombent dans l’eau, dans l’herbe ou finissent par s’envoler dans les airs, là encore, c’est vous qui voyez, ça n’a pas grande importance.
Voilà, à présent, continuez de vivre votre vie. De toute façon, vous avez déjà oublié ce qu’elle vient de vous dire !
Pour finir, gardez confiance en vous. Ne vous en faites pas : d’ici quelques années, tous ces donneurs de leçons constateront eux-mêmes à quel point vos enfants seront épanouis, joyeux, confiants et sereins !
Et puis, si jamais vous ou votre enfant souffrez trop de ces critiques éducatives inutiles, prenez vos distances ! Vous avez aussi le droit de vous protéger, vous et votre famille, des personnes toxiques.
N’hésitez pas à partager votre expérience sur le compte Instagram de l’Atelier Gigogne.
Mathilde - Plume d’or de la team Gigogne
Malgré sa formation d’éducatrice de jeunes enfants, elle aussi galère à élever les siens au quotidien ! Mathilde écrit pour proposer modestement quelques astuces aux parents et leur donner confiance en leur parentalité. Passionnée par les livres pour enfants, la gastronomie (pas pour cuisiner, plutôt pour la manger), mais véritable quiche en organisation, elle est accro aux produits de l’Atelier Gigogne et aux jeux de mots !