Vous vous dites peut-être en lisant ce titre que c’est déplacé de parler de consentement avec un enfant, parce que c’est une notion uniquement liée à la sexualité. Et bien non, pas seulement ! Le consentement fait partie de la vie quotidienne, puisqu’il s’agit du fait de donner son accord pour quelque chose. Ça peut être pour recevoir un bisou, pour se laver, etc. Vous voyez, tout ça peut être appris, même à des tout-petits. Alors, comment aborder le sujet du consentement et l’inculquer dès le plus jeune âge ? Faisons le point !
La définition du consentement
Le consentement peut être défini comme un accord mutuel, clair, volontaire et donné librement par toutes les parties impliquées dans une interaction ou une activité. Autrement dit, donner son consentement, c’est donner son accord pour faire quelque chose, c’est dire « oui » ou « non » sans se sentir forcé ou influencé. Cette notion s’applique à toutes les interactions sociales, qu’elles soient physiques ou émotionnelles !
Bien sûr, le consentement doit être réciproque et peut être retiré à tout moment. Il ne doit pas y avoir de doute ! Un silence, un “oui mais”, “peut-être” ou “je ne sais pas” veut dire non. Et s’il y a chantage ou pression ? Alors, on ne peut pas parler de consentement.
En fait, considérer le consentement, c’est se respecter soi-même, respecter les autres et leurs limites. La bonne nouvelle, c’est que toutes ces choses fondamentales pour le vivre ensemble peuvent être enseignées aux enfants dès leur plus jeune âge !
Comment expliquer le consentement aux enfants ?
L’éducation au consentement commence dès lors que l’enfant interagit avec le monde qui l’entoure, donc dès la toute petite enfance. C’est un apprentissage qui se fait sur le long terme.
Expliquer le consentement aux tout-petits
Vous avez déjà vu un bébé être pris dans les bras alors qu’il n’en avait pas envie ? Si la réponse est oui, alors vous savez qu’il repousse l’adulte, se tortille et se met parfois à pleurer. Pareil pour les enfants qui refusent un bisou.
Même s’ils ne savent pas encore parler, les bébés savent se faire comprendre à travers le langage corporel. En respectant leur refus de recevoir un câlin ou un bisou, on leur montre déjà ce qu’est le consentement. “Je vois que tu n’as pas envie de venir dans mes bras. Pas de problème, je te laisse.” On ne force jamais un petit à faire un câlin ou un bisou pour dire bonjour par exemple. Tant pis si ça vexe Tatie Claudine !
Vers 2 ans apparaît la fameuse période du non. Oui, c’est agaçant d’entendre son bébé dire non à tout bout de champ, mais j’ai envie de vous inciter aussi à valoriser ce non. Ne vous a-t-on jamais dit “Mais enfin Jacqueline, il faut vraiment que tu apprennes à dire non !”. D’accord, mais si petite Jacqueline n’a jamais été entendue par ses parents, elle aura peut-être des difficultés à le faire dans sa vie d’adulte.
Alors, même si on ne peut pas répondre à toutes les envies d’un enfant, on peut lui dire qu’on comprend qu’il ne veuille pas faire certaines choses et lui expliquer pourquoi ça doit être fait.
Expliquer le consentement aux enfants
Lorsque les enfants sont un peu plus autonomes, je dirais dès l’âge de 3 ou 4 ans, on peut commencer à leur parler de la notion d’intimité, de limites et de consentement. Un enfant peut tout à fait comprendre que chacun a droit à son espace privé et à son intimité. “On ne rentre pas dans la chambre des parents ou de tes frères et sœurs sans prévenir, d’accord ?”
On peut également expliquer les limites physiques aux enfants et dire qu’il est formellement interdit de toucher certaines parties du corps : “tu ne peux pas toucher les parties génitales des autres et les autres n’ont pas le droit de te toucher à ces endroits-là non plus.” Bien sûr, vous pouvez préciser que pour se laver ou pour un soin, un adulte de confiance peut, dans certains cas, être amené à toucher les parties intimes de l’enfant, mais toujours en le prévenant et avec bienveillance et douceur.
Expliquer les limites, c’est aussi rappeler aux petits qu’on ne force pas les autres à jouer, à être pris dans les bras, etc. C’est tout simplement prendre en compte l’autre et ses émotions, respecter ce qu’il ressent. Comment savoir si l’autre est d’accord ? Et bien en lui posant la question ! “Si tu veux donner la main à Léon, demande-lui s’il veut bien”. Et si l’enfant n’est pas d’accord et bien on doit respecter sa réponse.
Expliquer le consentement aux ados
Votre enfant est désormais grand et vous pouvez aller un peu plus loin dans l’échange ? Si vous êtes à l’aise et que votre ado vous pose des questions, vous pouvez évoquer la sexualité et la notion de consentement dans ce cadre.
Invitez votre ado à se poser des questions sur la communication non verbale, les limites du consentement, par exemple “crois-tu qu’on a toujours la possibilité de dire non ?” “si une personne ne dit rien, tu penses que ça veut dire qu’elle est automatiquement d’accord ? ”, “est-ce qu’une tenue vestimentaire peut laisser penser qu’une personne est consentante pour un rapport ?”…
Enfin, vous connaissez peut-être cette petite vidéo s’appelle Thé et consentement ? Elle est assez ludique et facilement accessible. Une métaphore avec une tasse de thé y est utilisée pour expliquer le consentement à une relation sexuelle. N’hésitez pas à la regarder avec votre ado !
Vous l’avez compris, l’éducation au consentement est un processus qui peut commencer dès le plus jeune âge. En enseignant aux enfants à reconnaître, à respecter et à exprimer leur consentement, nous les aidons avant tout à développer des relations saines et respectueuses avec ceux qui les entourent. Sympa comme programme, non ?
Mathilde - Plume d’or de la team Gigogne
Malgré sa formation d’éducatrice de jeunes enfants, elle aussi galère à élever les siens au quotidien ! Mathilde écrit pour proposer modestement quelques astuces aux parents et leur donner confiance en leur parentalité. Passionnée par les livres pour enfants, la gastronomie (pas pour cuisiner, plutôt pour la manger), mais véritable quiche en organisation, elle est accro aux produits de l’Atelier Gigogne et aux jeux de mots !