Éduquer ses enfants sans Violences Éducatives Ordinaires

Comment éduquer ses enfants sans VEO ?

Sommaire

Faites-vous usage de la violence avec vos enfants ? Tout comme moi, la plupart d’entre vous répondraient à coup sûr “non, certainement pas !” En êtes-vous bien sûrs et certains ? Par violence, vous pensez probablement à la violence physique. Mais il y a aussi une autre forme de violence, parfois qualifiée “d’éducative”. C’est ce qu’on appelle la Violence Éducative Ordinaire (VEO). Présente au sein des foyers, mais aussi dans tous les lieux de vie fréquentés par les enfants, elle est souvent tolérée et considérée comme banale. Voici sa définition et les alternatives possibles pour l’éviter.

 

Définition des VEO

Les Violences Éducatives Ordinaires (VEO) rassemblent différentes formes de violences que certains adultes utilisent dans le but d’éduquer les enfants. Il peut s’agir de violences physiques, de châtiments corporels (fessée, gifle, bousculade, etc.), mais aussi de violences psychologiques. Parmi ces dernières, il y a les menaces et l’humiliation. Mais il y a aussi le fait de crier fort, de faire du chantage ou de promettre une contrepartie.

Je vous entends d’ici penser “Rooooh, faut pas exagérer quand même !”

Évidemment, c’est sur ces Violences Éducatives Ordinaires d’ordre psychologique qu’il y a généralement débat ! Tout le monde ou presque est d’accord pour considérer une gifle comme un geste violent. Mais certains adultes pensent que le fait de hurler sur son enfant n’est pas si grave.

D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Dans une étude menée par l’Ifop, 15% des parents reconnaissent donner une gifle à leur enfant et 40% à 50% punissent et font du chantage par la privation (dessert, écran, bonbon, doudou).

En fait, toutes ces violences, qu’elles paraissent fortes ou légères, ne sont jamais anodines. Elles ont bien des impacts sur l’enfant et son développement. Elles peuvent parfois, laisser des traces indélébiles.

Petite note : Vous avez peut-être déjà entendu parler de “douces violences”. Il s’agit d’un autre terme employé pour parler des VEO. Personnellement, je ne l’utilise pas, parce que je trouve qu’il porte à confusion. Pour moi, une violence n’est jamais douce, mais ce n’est que mon point de vue…

 

Les conséquences des VEO

Contrairement à nos grands-parents et à nos parents qui n’étaient pas au courant des répercussions des VEO, il existe désormais des études scientifiques très sérieuses qui montrent les effets néfastes de ces pratiques, notamment sur le cerveau.

En ce qui concerne les violences physiques : il est dorénavant prouvé que plus un enfant est violenté, plus il sera violent. Par ailleurs, en 2012, une étude canadienne établit le lien entre punitions corporelles chez l’enfant et développement des troubles anxieux, de la dépression, de la dépendance à l’alcool et aux drogues.

Qu’en est-il des violences psychologiques ?

“Tu es nul, bon à rien, maladroit, moche, incapable”. Ces paroles peuvent rester gravées dans la mémoire d’un enfant… Et oui, notre progéniture se construit beaucoup à travers nos yeux ! D’autre part, un enfant n’a pas la capacité de prendre du recul. S’il entend des paroles comme celles-ci, son estime de lui-même et sa confiance en lui, peuvent en prendre un sacré coup !

Un enfant qui subit domination et violence de la part d’un adulte est plongé dans un état d’anxiété intense. Il doute de lui et devient de plus en plus agité. Dans l’immédiat, il obéit, mais il peut se sentir confus sur ce que signifie aimer et être aimé. Il peut intégrer le fait que la violence fait naturellement partie de l’amour. On connaît tous des adultes qui reproduisent le schéma des rapports d’amour-haine dans leur vie de couple, au travail, avec leurs enfants… Pas vrai ?

Enfin, ne l’oublions pas. Un enfant apprend par imitation ! Par conséquent, si nous cherchons à obtenir des choses par la force, la violence, le chantage ou la menace, il y a de fortes chances pour que nos bambins utilisent le même type de fonctionnement avec les autres. Plutôt logique quand on y pense…

 

Comment faire sans VEO ?

Agir autrement n’est pas chose facile. Parfois nos enfants nous rendent complètement dingues, leurs réactions sont teeeellement difficiles à gérer !

Il faut l’avouer, pris dans notre quotidien, nous ne prêtons pas toujours attention à nos réactions. Nous ne sommes pas toujours bienveillants et à l’écoute. Donc, inutile de vous flageller, de culpabiliser et de vous en vouloir à mort. Vous et moi, nous faisons de notre mieux ! Mais plus nous sommes conscients de nos violences éducatives ordinaires, plus nous arriverons à les éviter.

Si jamais vous sentez la colère monter en vous alors que votre enfant s’agite, vous pouvez souffler un bon coup, et lui proposer un temps calme avant que ça dégénère ! Proposez lui de regarder son Poster de retour au calme pour trouver une occupation, d’aller se poser un peu avec son Kit de retour au calme ou encore d’aller shooter dans le ballon dehors. Si c’est trop tard et que votre enfant part en crise, essayez de rester calme et de vous isoler avec lui. Il aura certainement besoin de votre présence pour parvenir à réguler ses émotions. Vous pouvez peut-être ouvrir vos bras pour un câlin ou lui tendre son Doudou des émotions avant d’entamer un dialogue pour comprendre ce qui se passe en lui.

La situation est trop dure à gérer ? Vous avez aussi le droit de sortir dans le jardin ou de crier dans un oreiller pour vous calmer avant de retourner auprès de votre enfant. On est TOUS passé par là !

Autre technique : verbaliser avec la technique de la Communication Non Violente (CNV). Pour cela, privilégiez l’emploi de “je” pour dire votre ressenti, votre besoin puis votre demande. Exemple : “Je me sens très fatiguée aujourd’hui, j’ai besoin de calme, est-ce que tu peux parler tout bas ? “

Cette approche réveille l’empathie de l’enfant et permet de parler de son comportement et non pas de ce qu’il est lui-même. De cette manière, votre parole n’est pas dévalorisante.

 

Pour finir, rappelons qu’élever sans violence ne veut pas dire élever sans limites. Notre rôle de parent : guider, reconnaître que notre enfant est un individu à part entière et donc écouter ses besoins tout en lui fixant des limites. Si vous vous appliquez à comprendre votre enfant, à le respecter et à l’aider à s’apaiser, ne laissez pas les autres vous dire que vous êtes laxiste, car ce n’est pas le cas !

Si ce sujet vous intéresse, je vous recommande chaudement le livre Pour une enfance heureuse de la pédiatre Catherine de Gueguen.

 

Mathilde - Plume d’or de la team Gigogne

Malgré sa formation d’éducatrice de jeunes enfants, elle aussi galère à élever les siens au quotidien ! Mathilde écrit pour proposer modestement quelques astuces aux parents et leur donner confiance en leur parentalité. Passionnée par les livres pour enfants, la gastronomie (pas pour cuisiner, plutôt pour la manger), mais véritable quiche en organisation, elle est accro aux produits de l’Atelier Gigogne et aux jeux de mots !

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