Avant de lire cet article, je tiens à préciser que la répartition des tâches ménagères diffère beaucoup d’une famille à une autre. Chacun a ses objectifs et des valeurs qui lui tiennent à cœur et cela se respecte. Certaines mamans considèrent que les tâches ménagères sont pour elles, d’autres parents pensent que les petits peuvent participer ou encore que la répartition se fait entre adultes et ne concerne pas les enfants. Il y a beaucoup de points de vue divergents à ce sujet. Le plus important étant de bien mettre en corrélation nos valeurs et la façon dont nous les appliquons à la maison. Pour chaque astuce partagée dans cet article, je vous expliquerai notre façon de faire, qui n’est en rien une référence, juste notre point de vue. N’hésitez pas à partager le votre en commentaires des posts Instagram de l’Atelier Gigogne traitant de ce sujet !
Ici l’entretien d’une maison fait partie intégrante de notre vie de famille. Homme, femme, enfant, tout le monde participe mais pas à la même échelle. À l’image d’une fourmilière, chacun y met sa patte et le contraire nous semblerait anormal. J’ai récemment entendu ma grande en revenant d’un week-end chez une amie me faire la remarque : « c’est horrible maman, chez « Mauricette » la maman a fait que de nettoyer toute seule pendant le week-end et personne ne débarrassait la table !! » (trop mignon ^^) TOP, le message est passé!
Une fois cette notion intégrée, il ne s’agit plus de corvée, de devoir ou quoique ce soit… Une famille, c’est avant tout une dynamique générale que ce soit pour les moments agréables et ceux qui le sont moins. La notion d’équité s’intègre dès petit ici, alors chacun y met du sien!
Mais comment faire pour y arriver ?
Let’s go pour mes astuces, n’hésitez pas à commenter et partager votre expérience en commentaire, je suis preneuse !^^
#1 – Vérifier notre alignement entre nos valeurs et ce que nous mettons en place
Cogitez à la façon dont vous allez inculquer les tâches ménagères : l’âge qui vous semble opportun pour commencer, la façon de faire, le temps que vous souhaitez accorder à cet apprentissage (car OUI c’est un apprentissage qui prend beaucoup de temps)… Au fur et à mesure de l’évolution de vos enfants, cela changera sûrement . On voit par exemple des cadets, prendre l’habitude des ainés beaucoup plus tôt du fait du mimétisme.
Puis, établissez votre « plan d’attaque » en vous accordant avec votre conjoint ( e ) !
#2 – Accorder à son enfant du temps pour cet apprentissage
Dès que nos enfants ont su marcher, nous avons intégré le fait de ranger : jamais seul, mais en faisant avec, en montrant (en répétant, répétant, répétant). Oui, ça met plus de temps, beaucoup plus de temps (MAIS pensez aux cocktails que vous pourrez siroter lorsque votre enfant rangera tout seul sa chambre ??!! Ah bah non… idée reçue de quand je n’avais pas encore d’enfants).
À force de l’accompagner, vous aller le voir prendre le réflexe de ranger. Alors bien sûr, il ne faut pas l’accompagner 10 fois et se dire que c’est du tout cuit. Mais lorsque vous sentez que cela devient un réflexe, il va de lui-même en faire plus et encore plus pour réussir à faire seul.
Ça y est, il gère !! Je le laisse faire ! Que nenni, on le laisse une fois seul, puis on revient, puis seul, puis on revient ! Parce qu’apprendre en autonomie se fait avec le temps ET le parent.
Parce que les enfants sont comme des jeunes pousses et nécessitent qu’on leur consacre du temps. On ne voit jamais le fruit avant d’avoir bichonné la graine, n’est-ce pas ? Passez 2 semaines sans les arroser et vous pouvez tout recommencer ! #marteautherapie
#3 – Adapter les tâches ménagères
Comme je vous le disais, nous avons commencé avec l’intégration de « ranger » :
- ranger les jouets (dès qu’elles ont su marcher) ;
- amener le linge sale lorsque l’on se déshabille, dans la panière (environ 3 ans) ;
- faire son lit et ouvrir ses volets (4 ans aussi).
Puis, petit à petit, nous avons intégré de nouvelles notions : mettre la table, débarrasser la table et ranger sa chambre. Aujourd’hui, ce sont des notions acquises telles des réflexes et personnes ne se posent la question de savoir si quelqu’un doit le faire ou non : cela fait partie du quotidien comme boire, manger ou se laver les dents.
Les capacités motrices et cérébrales sont à prendre en compte avant de faire un nouvel apprentissage. L’objectif n’est pas de tout apprendre d’un coup au risque d’en faire une corvée, mais plus d’y aller par étape. Pour cela, on privilégie les moments comme le week-end, le matin, bref… un moment où l’on a du temps et que le cerveau du tout petit n’est pas saturé par une journée d’école, de sorties, etc.
Vous pouvez télécharger gratuitement notre liste non exhaustives des tâches ménagères à confier à votre enfant selon son âge, juste ici.
#4 – Apprendre par le jeu et mettre du matériel adapté
Un petit panier pour le linge à ranger dans son placard, une corbeille à linge sale faite dans un ancien coffre bas à jouet, des petits chiffons… L’objectif est de ne pas rendre ces moments contraignants. N’oublions pas que tout est grand pour les enfants et ce qui nous semble accessible peut vite ne pas l’être pour eux. Et puis, il faut dire que le mini panier pour le linge a motivé les filles : trop fières de monter leurs 5 slips et 4 t-shirts dedans pour les ranger ! Aujourd’hui, elles ne l’utilisent plus car je monte la panière à linge et elles récupèrent chacune leur linge plié mais il a trouvé sa place avec les poupées ! #rienneseperdtoutsetransforme
Un jeu que nous aimons bien ici, c’est l’Opération « tempêtes » (je crois que nos termes reflètent quelque peu nos années de militaires XD) !!
Opérations tempêtes : 30 minutes de tempête ménagère. Chacun a sa mission (en général, ce sera « ranger la chambre » pour les enfants) et on lance le chrono pour 30 minutes de folayyyyy ! Après on admire le travail de chacun « oooooohhhh, ahhhhhhhhhhhh » ou encore « et ben Josette elle a pas bien rangé ça » (dixit la grande, contrôleuse en chef des travaux finis) !!!! XD XD
Ça met un grand coup d’euphorie dans la maisonnée et cela finit souvent en fou rire, car la petite a une légère tendance à entasser les jouets dans le placard à vêtements (ben oui, ça va plus vite et il y a rien qui traîne XD).
Pour plus de jeux et d’astuces, c’est par ici. On vous a écrit un chouette article avec 5 jeux ludiques pour faire participer les enfants aux tâches ménagères.
#5 – Adopter une attitude positive lorsqu’il s’agit de faire le ménage
« Ah bah elle est drôle la Débo ! Ça vend du rêve de laver les toilettes ? »
OUIIII ! Je sais MAIS si votre enfant vous voit pester à chaque fois que vous dégainez la balayette, ce n’est pas sûr qu’il ait envie de s’y frotter un jour !
Inutile de lui faire la danse de la joie mais le fait de lui expliquer à quel point cela fait du bien d’avoir une maison propre lui laissera en tête une image positive de ces moments, plutôt qu’une impression de corvée !
Bien dans sa maison = bien dans sa tête !
#6 – Montrer l’exemple d’une famille où tout le monde participe (lorsque c’est possible)
Je précise lorsque c’est possible, car il y a encore des familles où le ménage n’est effectué que par les mamans et que cela n’est pas par choix… Le fait de voir tous les membres de la famille à l’œuvre, induit une notion d’équité, un exemple à suivre pour tout le monde et surtout une NORMALITÉ pour le foyer.
#7 – Bannir la récompense
S’il y a bien quelque chose auquel je ne crois pas du tout, c’est la récompense. Attention, encore une fois, c’est vraiment une question de choix et cela n’implique pas que j’ai raison ou tord. C’est uniquement un point de vue ^^
- “Tu fais ceci, tu as cela…
- Et après ?
- Si je ne fais plus rien, je n’ai plus rien ?
- Si je fais mal, qu’est-ce que j’ai ?
- L’ainé a quelque chose et moi je n’ai rien ?
- La récompense ne m’intéresse plus, est-ce que tu vas gonfler la mise pour que je fasse plus ?
- Si tu ne m’offres plus rien, pourquoi je ferais quelque chose ?”
Est-ce qu’un jour nos enfants seront récompensés pour avoir nettoyé leur maison ? Non ! Alors à quoi bon leur apprendre ce modèle ? Pour nous, la meilleure récompense est la fierté et la joie ressenties lorsque l’on a réussi à bien faire les choses. C’est ainsi que l’on construit la confiance en soi et que l’on évite l’attente de reconnaissance vis-à-vis des autres.
#8 – Laisser faire votre enfant même si ce n’est pas parfait
OUI, il ne passera pas l’aspirateur comme vous, MAIS il sera tellement fier de l’avoir passé (et profitons de cela car ça ne va pas durer XD). Si vous passez derrière en lui expliquant que ça n’est pas bien fait (on ne va pas se mentir, c’est fait avec des petites mains d’enfants…), à quoi cela lui sert-il de le faire ?
Lorsque je commence à aspirer l’étage, les filles me demandent si elles peuvent mettre un petit coup d’aspiro dans leur chambre (je ne comprends pas cette fascination pour l’aspirateur, m’enfin…). Je les laisse faire mais comme on peut s’en douter, les coins sont en options et le dessous du lit est fictif. Tant pis, je repasserai un coup lorsqu’elles joueront dehors, et puis c’est tout. En attendant, je m’esclaffe en temps que maman en admiration devant mes merveilles qui grandissent beaucoup beaucoup trop vite……. Oups pardon je m’égare !
#9 – Matérialiser les tâches ménagères à répartir avec des repères visuels
Les enfants prendront ainsi conscience de tout ce qu’il y a à faire dans une maison.
Tout d’abord, définissez ce qui vous semble une tâche normale du quotidien et une tâche plus exceptionnelle.
- Les tâches normales concernent tout le monde et sont faites tous les jours par chacun d’entre nous sans avoir à y réfléchir.
- Les tâches exceptionnelles sont moins fréquentes et à faire une fois par jour par 1 personne, ou 1 fois par semaine, par mois, etc.
Par exemple, chez nous, les tâches du quotidien sont :
- faire son lit ;
- nettoyer sa chambre ;
- ranger son linge ;
- débarrasser la table, etc.
Les tâches exceptionnelles sont :
- vider la poubelle ;
- passer la tondeuse ;
- arroser les fleurs ;
- étendre le linge ;
- donner à manger aux animaux.
Une fois que c’est fait, utilisez des repères visuels. Par exemple, chaque personne a sa couleur : poubelle rose, poubelle bleue, poubelle jaune, etc. Organisez une petite réunion ou un conseil de famille (20 minutes max pour ne pas perdre les enfants) et répartissez entre vous les tâches.
C’est un EXCELLENT moyen d’apprendre l’équité et la responsabilisation au sein de la famille.
🎯 Découvrez notre article sur « comment et pourquoi organiser un conseil de famille »
Faire participer les enfants aux tâches ménagères : adaptation et évolution
Alors bien sur, les tâches ménagères sont à adapter en fonction de l’âge et elles peuvent être faites à plusieurs. Dans notre famille, à l’heure où j’écris cet article, les enfants n’ont que 5 et 8 ans. Elles participent aux tâches exceptionnelles « donner à manger aux animaux » et « étendre le linge » en étant avec nous. Mais avec l’âge, elles pourront intervenir seules et sur des tâches peut-être plus complexes. Le tout est de réussir à adapter et faire évoluer cette participation pour qu’elle reste porteuse de sens et d’apprentissage.
Chacun doit donc trouver un rythme qui lui convient et surtout l’adapter à l’âge de ses enfants. Vous pouvez faire des repères visuels en DIY ou en retrouver avec nos tâches ménagères magnétiques.
Et voilà, nous voici à la fin de cet article. J’espère qu’il vous aura plus. N’hésitez pas à laisser vos propres astuces sur notre compte Instagram !
Je vous souhaite de trouver un bel équilibre en famille et vous dis à très bientôt.
Déborah